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 Jo de Pékin 2008:

 - Dementieva: "Rien de mieux que l'or"


 
- C'est une Elena Dementieva radieuse qui s'est présentée dimanche en conférence de presse après avoir remporté l'or olympique aux dépens de sa compatriote Dinara Safina en finale des Jeux. Pour la joueuse russe, il n'y a aucun doute: un titre olympique n'a rien de comparable avec un Grand chelem ou une place de n°1 mondiale. Une leçon que feraient bien de méditer certaines...

- Elena, quel est votre sentiment après cette victoire ?
- Je suis si heureuse, c'est difficile à réaliser. Je pensais à ce titre depuis longtemps, je me préparais physiquement et mentalement dans ce but, j'en rêvais tous les jours. Mais quand ça arrive, c'est une grosse surprise, c'est difficile de décrire ses sentiments... Je pense que dans quelques jours, je vais réaliser. C'est le plus beau moment de ma carrière, de ma vie, je n'oublierai jamais.

- Que représente cette médaille d'or, comparée à un tournoi du Grand chelem, par exemple ?
- Les journalistes me demandent toujours ce qu'il y a de plus important pour moi, les grands chelems ou les Jeux olympiques. J'ai toujours dit c'est les Jeux olympiques, ce n'est même pas comparable. C'est tellement plus grand, c'est un rêve pour tout athlète, déjà d'être là, mais devenir champion olympique, c'est le sommet d'une carrière. Toute ma vie, je me suis entraînée si dur, j'ai cru en moi, j'ai reçu tant de soutien de mon équipe et de ma famille, ça vaut le coup pour vivre un tel moment.

- Vous êtes en plus trois joueuses russes sur le podium, c'est un triomphe ?
- C'est vrai que depuis deux ans, nous dominons le circuit, nous jouons beaucoup de tournois, de finales de grands rendez-vous ou de Grand chelem, mais là, trois joueuses russes sur le podium olympique, c'est un très grand moment pour nous. Nous attendions des médailles, mais pas deux médailles pour les filles, c'est un très grand moment pour la Russie.

"L'expérience de Sydney m'a servi"

- Vous jouez cette année votre meilleur tennis, comment l'expliquez-vous ?
- Depuis le début de l'année, je pense aux Jeux olympiques. J'ai décidé de ne m'aligner qu'en simple, de ne pas jouer de doubles, pour garder de l'énergie et ainsi jouer du mieux possible à Pékin. Dans une saison olympique, je ne pouvais pas penser à autre chose qu'aux Jeux, j'ai fait toute ma préparation pour ça, j'ai travaillé dur en Floride pour être capable d'être dans les meilleures dispositions ici, je suis si contente.

- Vous aviez atteint la finale à Sydney en 2000, cette expérience vous a-t-elle servi ?
- Oui. L'expérience à Sydney lorsque j'ai perdu en finale contre Venus m'a beaucoup servi, parce que du coup, je n'étais pas trop stressée, je jouais vraiment très bien, je ne me suis pas dit tout le temps que je jouais pour la médaille d'or, j'étais vraiment concentrée sur le match.

 

- Quel a été le moment le plus difficile pour décrocher cette médaille ?
- Déjà, depuis le début, on a eu tous beaucoup de mal à cause des conditions climatiques (qui ont contraint à décaler les matches en soirée, ndlr). Je me souviens que mon premier match s'est terminé très tard, à minuit, je suis arrivée dans ma chambre à 2 heures, je ne me suis pas endormie avant 3 heures. C'était vraiment difficile pour nous toutes, tous les matches se jouaient très tard, certaines devaient enchaîner avec les doubles, c'était vraiment difficile physiquement. J'ai dû rester concentrée mentalement car pour bien récupérer, c'était dur. Quant à mon match le plus difficile, c'était celui d'aujourd'hui contre Dinara parce qu'elle a joué à son meilleur niveau. C'est en ce moment la joueuse la plus performante et c'était très dur de retourner son service. Surtout après avoir perdu le premier set, il a fallu que je reste positive, que je m'applique, pour bien faire les choses, ne pas stresser, penser à chaque point, c'est ce que j'ai réussi à faire.

"Je vais prendre du temps pour fêter ce titre"

- Jelena Jankovic est n°1 mondiale alors qu'elle n'a remporté ni titre olympique, ni tournoi du Grand chelem, qu'est-ce que ça vous inspire ?
- Je pense qu'elle est une des joueuses les plus consistantes du circuit sur les dernières années, elle mérite d'être n°1. C'est la façon dont nous comptons les points et ça marche comme ça. La compétition est vraiment dure, et même pour la n°1 mondiale, si vous ne jouez pas à votre meilleur niveau, vous n'êtes pas en finale, c'est ce qui s'est passé ici. Dinara (Safina, qui l'a battue en quarts, ndlr) joue en plus incroyablement bien ces douze derniers mois, elle a battu toutes beaucoup de joueuses du Top 10. C'est juste une question de forme, ce n'est pas une question de classement.

- Quel sera votre prochain objectif, l'US Open ?
- Je veux déjà profiter de ce moment. C'est tellement plus important à mes yeux que de remporter un Grand chelem, je sais qu'il y a ce tournoi du Grand chelem qui arrive à New York, mais c'est ce dont je rêvais, ce pour quoi je travaillais, je veux donc savourer, c'est le plus grand moment de ma saison, je vais prendre un peu de temps pour le fêter.

- Comment justement se remotiver après avoir réalisé votre rêve ?
- C'est une bonne question... Parce que je ne suis pas sûre de rejouer des Jeux, C'était le plus grand objectif de ma carrière, je ne sais pas à quoi je vais pouvoir rêver désormais. Il y a beaucoup de choses qu'on peut réaliser en tant que joueuse de tennis, remporter des grands chelems, devenir n°1, mais il n'y a rien de comparable avec la médaille d'or, rien.