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 Tennis Magazine 2001 :

 - "Le tennis c'est comme une drogue".

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 "Le tennis c'est comme une drogue"

 - Loin d'avoir la reconnaissance médiatique d'anna Kournikova, Elena Dementieva fait aujourd'hui jeu égal au classement mondiale avec sa compatriote russe à qui elle a d'ailleurs un peu volé la vedette ces derniers mois. Vice championne olympique à Sydney, demi-finaliste à l'US Open et aux mastersoù elle avait éliminé Lindsay Davenport, Elena s'est révélée au public en 2000 aux yeux d'un grand public qui n'a probablement pas fini d'entendre parler de cette autre talent venu de Moscou. Derrière le sourire angélique de cette jeune femme de 19 ans se cache une personnalité ... de feu ! Pas toujours facile, en effet d'apprivoiser Elena qui n'a certe jamais cassé la moindre raquette, mais dont l'humeur est, semble-t-il changeante. Au moment de répondre aux questions, son moral était au beau fixe et elle a meme souhaité s'exprimer en francais lors de cette entretien. Elena maitrise en effet la langue de molière, qu'elle parle presque sans accent. Une prouesse pour celle qui dit aimer paris, Montmatre, Patricia Kaas, André Agassi, Marcelo Rios et les cactus. Ne lui parlez pas en revanche de gazon ou des américains, vous pourriez peut etre l'agacer ...

 - TM : Vous avez choisi de répondre à nos questions en français. Comment avez vous appris cette langue ?
 - ED : Je l'ai apprise à l'école, mais mon grand regret est de ne pas pouvoir l'utiliser suffisamment. Actuellement, j'ai l'impression de perdre une partie de ce que j'ai appris. Les langues étrangères, c'est comme le tennis : il faut s'entraîner en permanence ! Comme j'ai arrêté l'école il y a maintenant deux ans, je m'aperçois que j'ai de plus en plus de mal, que je cherche mes mots et que je mélange le français et l'anglais. (sourire)

 - TM : Comment avez vous commencé à étudier le français ?
 - ED : Ma mère m'avait inscrite dans une école spécialisée à côté de la maison : le lycée Charles de Gaulle. Une idée qu'elle a eue comme ça. Je ne sais même pas quelle en était la raison. (sourire) Mon frère a, lui, étudié ailleurs. Voilà pourquoi le français était ma matière préférée, même si ce n'est pas une langue très facile. Tous les jours, je suivais des cours qui duraient entre une et deux heures. J'aime beaucoup écouter cette langue. Je la trouve très jolie. En plus de ce travail, j'ai un peu étudié la géographie de la franc, l'histoire de paris, l'impressionnisme. Mais ce que je préfère par dessus tout, je l'ai dit c'est écouter. Ma chanteuse favorite s'appelle d'ailleurs Patricia Kaas. J'aime beaucoup ses chansons, sa voix et ses mots. Elle était venue à Moscou l'année dernière et j'était allée à son concert. C'était parfait. (sourire)

 - TM : Quand avez vous découvert la France ?
 - ED : Mon premier voyage à l'étranger m'a amenée en France. J'avais participé au tournoi de Saint-Geneviève des bois que j'avais d'ailleurs gagné. Je me souvient que j'avait joué contre Justine Henin en demi-finales. A cette occasion, j'avais un peu visité Paris, j'avais vu le Sacré-Coeur et l'Arc de triomphe, mais nous n'avions pas été au Louvre à mon grand regret. Paris est ma ville préférée, après Moscou bien sûr! J 'adore Montmartre. Je trouve ce quartier très romantique.

 - TM : Parlons maintenant de tennis, si vous le voulez bien. Comment expliquez-vous tous les bons résultats que vous avez accumulés entre l'US Open et le Masters, deux épreuves où vous avez été demi-finaliste, une période marquée aussi par votre médaille d'argent aux jeux Olympiques de Sydney ?
 - ED : C'était une année magnifique pour moi. Je n'oublie pas non plus ma demi-finale à Indian Wells qui a été également très importante. En fait, tout a vraiment commencé pour moi quand j'ai battu Venus lors de la finale de la Fed Cup en 1999. Même si c'était un match sans enjeu, cette victoire m'a donné beaucoup de confiance pour la suite. Je me suis aperçue que je pouvais dominer des filles du top 20 ou du top 10. Ce jour-là, j'avais tout donné pour gagner. A la fin de la rencontre, je me souviens que je ne pouvais même pas sauter de joie tellement j'était épuisée. (sourire)

 - TM : Quel a été votre plus beau moment en 2000 ?
 - ED : (vivement) Les jeux Olympiques! J'ai déjà oublié l'US Open. Les jeux Olympiques sont en revanche dans mon coeur pour toujours.

 - TM : Pourquoi faites-vous une différence aussi grande ?
 - ED : Parce que je sais que j'aurais l'occasion chaque année de gagner l'US Open. Les jeux Olympiques ont lieu tous les quatre ans et qui dit que je pourrais les jouer à Athènes ou surtout remporter une médaille si je les joue? Cette médaille était peut être une chance unique. Même si j'était fatiguée après l'US Open, j'étais motivée comme jamais.

 - TM : En finale, Venus a été la plus forte à une époque où elle n'arrêtait pas de gagner. N'y avait-il rien à faire pour la battre?
 - ED : C'est difficile à dire. En fait je crois que je me suis relâchée un peu. Après les demi-finales, j'étais sûr d'avoir une médaille. Ma concentration n'était plus la même.

 - TM : Quels sont vos autres souvenirs Marquants de cette expérience olympiques ?
 - ED : L a cérémonie d'ouverture! Au dernier moment, on m'a demandé de me placer en première ligne juste derrière le porte drapeau. J'étais surprise de me retrouver là. C'était incroyable. Ma mère m'a vue à la télévision et elle n'en revenait pas. Je ne sais pas pourquoi on m'a choisie. Peut être parce que je suis blonde. (sourire) En fait, nous étions deux à avoir été placées ainsi en première ligne. Une lanceuse de javelot et moi. C'est drôle, mais elle aussi a eu une médaille d'argent. Au village olympique, je logeais d'ailleurs dans une maison où il y a eu quelques médailles pour la Russie. Ma camarade de chambre a gagné l'or en trampoline et un garçon a été aussi champion olympique en pentahlon moderne. C'était la maison de la chance. (rire)