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 Tennis Magazine 2006.:

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"Paris me fascine, j'aime trop cette ville".

 

"Paris me fascine, j'aime trop cette ville."

- Qu'un leonard de Vinci des temps modernes se décide à immortaliser une blonde Joconde du tennis, et Elena Dementieva aurait toutes les chances de se retrouver joliment encadée. Comme il y a le gendre idéal, il y a de la fille modèle dans cette jeune femme à la longue chevelure dorée qui dégage sérénité, sagesse et intelligence. Derrière la douceur de son sourire, derrière les bonnes manières d'une enfant bien éduquée, derrière la fragilité d'un service qui devient parfois un crève-coeur pour ses supporters, se cache toutefois une nature courgeuse, batailleuse, obstinée, passionnée. Chacun aura bien vu toutes ces forces entrer en action lors de la dernière finale de Fed Cup à Paris, ce " grand moment qu'elle attendait depuis longtemps".
De ce succès de la Russie et de son triomphe personnel sont encore ressorties la popularité, l'affection meme dont bénéficie cette Moscovite de 24 ans, finaliste malheureuse à Roland Garros il y a deux ans, qui figure dans les 20 meilleurs joueuses du monde depuis six ans et dans les dix meilleures depuis trois ans. Animées des plus hautes ambitions, comme elle le souligne dans cet entretien. Elena souhaite davantage encore, c'est a dire s'installer à l'étage supérieur, un but qui semble raisonnable pour cette joueuse qui a été N° 4 mondiale en 2004. L'année où elle a figuré dans deux finales du grand chelem. Et pour elle, le meilleur endroit pour commencer à marquerles nouveaux territoires dont elle reve, serait belle et bien la terre battue d'auteuil, dans ce paris dont elle est amoureuse, pour ne parler que de la ville, meme si elle a bien voulu, à notre grande surprise, nous en dire un peu plus ....

 - T.M : Comment avez-vous occupé votre temps à l’intersaison. Votre fin d’année avait été chargée en émotions…
 - Elena Dementieva : Oui, la saison m’a semblé très longue, mais aussi très excitante, grâce surtout à notre victoire en Fed Cup à Paris. J’avais dépensé énormément d’énergie, comme à chaque fois que je joue pour la Russie. J’ai surtout passé du temps à Moscou auprès des membres de ma famille. Toute l’année, je leur manque et c’est réciproque. J’ai aussi bien profité de mon chien.


 - T.M. : Comment classeriez-vous votre saison 2005 ?
 - E.D. : Une année où je me suis montrée solide, consistante. Je n’ai pas gagné de tournoi. Mais j’ai eu mon grand moment, avec la Fed Cup. J’attendais cela depuis longtemps et spécialement depuis l’année précédente, durant laquelle je n’avais pas été retenue dans l’équipe. Cette Fed Cup est venue couronner ma saison, j’ai été comblée.


 - T.M. : En 2003, à Moscou, alors que vous étiez dans l’équipe, vous n’aviez pas joué non plus en demi-finales, contre la France. Cette finale à Paris a donc été pour vous l’occasion d’une petite revanche…
 - E.D. : Oh, la situation était totalement différente. Shamil voulait que je joue. Il m’a même demandé avec qui je préférais jouer en double. Cette fois-ci, tout a été parfait pour moi.


 - T.M. : Comment pouvez-vous expliquer que le public français vous apprécie tellement ?
 - E.D. : Je ne sais pas (rire). A chaque fois que je viens en France, les gens m’encouragent. Même quand je joue contre des Françaises. C’est presque embarrassant pour moi ! (rire). J’ai même été encouragée durant cette finale ! En fait, je crois que le public appréciait le spectacle et il le montrait, c’était extraordinaire.


 - T.M. : Vous figurez dans les dix premières depuis plusieurs années. Vos quatre tournois gagnés et vos dix autres finales vous satisfont-elles pleinement ?
 - E.D. : Quand je regarde les chiffres et les statistiques, je vois bien que les filles qui font partie des dix premières gagnent plus de tournois que moi. Mais j’ai aussi eu l’énorme satisfaction de disputer une finale olympique. Evidemment, j’ai perdu dix fois en finale. Mais je crois que c’est une affaire de focalisation sur des objectifs. C’est ce que je dois améliorer à l’avenir.

 - T.M. : Dans les tournois du Grand Chelem, cette focalisation doit sans doute s’effectuer naturellement, non ?
 - E.D. : Je dois avouer que là, mon bilan est un peu décevant. Spécialement au vu de mes deux finales. Là où je m’en veux c’est de ne pas avoir bien pris ma chance lors du dernier tournoi de Roland Garros, car j’avais un très bon tableau. Et maintenant, en Australie, pareil… Il est vrai que les tournois du Grand Chelem, c’est très particulier. C’est là où la pression est la plus forte, d’où la nécessité, justement, de parfaitement se concentrer sur l’objectif. Dans ces tournois-là, seul doit compter le match avec la prochaine adversaire. Le chemin est long, il faut rester le plus frais possible et en parfaite santé pendant deux semaines. Sur terre battue, plus encore qu’ailleurs.