La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 

 En somme :

A Téhéran en 43, Staline n'hésitera pas à reconnaitre, mais en privé, que l'aide des alliés avait été des plus appréciables. A l'inverse, sans les énormes sacrifices de l'armée rouge et de toute la population soviétique galvanisée par la "défense du socialisme et de la mère patrie", les anglo-américains auraient été dans l'impossibilité de triompher de la Wehrmacht sur le théâtre d'opération occidental.



Un bilan humains terrible : (Le dilemme du peuple russe vaincre ou périr).

Retour du soldats à la gare de Moscou

10 millions de soldats russes, 11 millions de civils et 5 millions moururent de causes indirectes. 550 000 juifs furent exterminés dès le début de la guerre en 1941 en Russie dans les régions occupées par des détachements SS. Mais aussi les russes, sur les 3,3 millions de prisonniers de l'offensive de 1941, 60% disparurent. La violence s'exerça aussi contre les civils en territoires occupés, la guerre contre les partisans donna lieu à à des opérations d'exterminations massives ( 2 millions en Biélorussie) le Reich ordonna la déportation vers les centres industriels de l'Allemagne de plus de 4 millions de civils dont 57% de femmes. A tous les malheurs de la guerre, il faut ajouter les famines, les épidémies, qui firent des ravages, le blocus de Leningrad coûta la vie à 700 000 civils. De plus la brutalité du régime soviétique notamment du NKVD si elle fut plus discrète ne fit qu'aggraver l'hécatombe des peuples de l'Europe de l'est. Ainsi fut le bilan de cette terrible guerre qui encore aujourd'hui en Russie reste très vivace aux travers des cérémonies. Dans la tranche d'age des 20-44 ans, il y avait après la guerre près de 38 millions de femmes pour 10 millions d'hommes.

La guerre totale a dévasté également des régions entières, notamment en URSS près de 1700 villes et 70 000 villages, le pays était exsangue.

Retour du soldats à la gare de Moscou ( photos très posée), au lendemain de la victoire de mai 1945. L'après guerre, avec la difficile reconstruction et le retour a la terreur stalinienne, ne devait pas répondre à l'espérance de tout un peuple qui pensait avoir acquis le droit à d'avantage de confiance et de liberté.

 L'après-guerre, la fin des bons principes :

La fin de la guerre en Europe marqua très vite le début de la guerre froide, les deux vainqueurs se trouvèrent très vite des pommes de discordes, comme le partage de l'allemagne, le gouvernement de la pologne. Alors que les Etats-Unis avait fait l'éloge du régime communiste durant la guerre, ce fut rapidement le contraire, les alliés dénoncèrent les exactions du régime communiste et minimisèrent progressivement la contribution de l'armée rouge dans la victoire. Coté russe l'aide américaines fut minimisé, les exactions du régime en pologne et dans les états baltes furent passer sous silence, en mettant en avant la victoire sur le régime nazis. En URSS ce fut le retour de la terreur stalinienne, ce fut la mise en place du rideau de fer, l'imposition du partie communiste comme partis unique, les prisonniers de guerre russes de retour au pays ne furent pas mieux traités, un certain nombre allèrent au goulag.

Des américains bien prévenant envers certains élites nazis :

Les autorités américaines se montrèrent dans leurs ensemble beaucoup plus conciliant envers les élites nazis que l'armé anglaise a titre d'anecdote, la lutte contre le communisme justifiait a leurs yeux toutes les dérives qu'elle soit morale ou pas.
Ainsi :

Les états Unis ont volontairement passer sous silence les exactions de la Wehrmacht en Europe, pour faciliter sa réintégration au sein de l'Otan et pour lutter contre le communisme.

Une opposition entre la Wehrmacht et les responsables nazis fut entretenue afin de justifier l'élargissement de l'Otan et le renouveau de l'armé allemande. C'est le générale américain Donovan qui fut l'instigateur de cette désinformation, obnubilé par la menace de l'armé rouge, il entendait préparer une coopération militaire avec l'Allemagne. Ainsi alors que la guerre froide commençait,sous la tutelle des américains pas moins de 326 officiers supérieurs du Reich s'improvisèrent historiens sous la surveillance de l'US army puisqu'ils étaient prisonniers. Leurs 34 000 pages racontaient une guerre sans shoah au nom de la promulgation de la lutte contre le bolchevisme, sans que quiconque a l'époque ne s'en offusque. L'excellence postulée du soldat allemand et de ses chefs avait deux avantages : elle valorisait la victoire anglo-saxonne en plein concurrence avec le modèle communiste et justifiait l'éventualité d'un élargissement de l'Otan. Le but de cette opération Wehrmacht mains propre qui n'avait rien a voir avec les SS était de préparer le retour de l'armée allemande au sein de l'Otan. Même Eisenhower commandant en chef de l'Otan en Europe le 23 janvier 1951 signa un texte qui réhabilite l'honneur de soldats ne s'étant pas " rendus coupables d'actes répréhensibles selon les anciennes lois allemandes" .(sic) source : la guerre sans Shoah

- Si le procès de Nuremberg fut une excellente chose, sous la tutelle américaine il y eut exfiltration de nombreux nazis "haut de gamme", les plus connus étant Werner Von Braun ( futur mentor de la conquête spatiale américaine ) et un certain Reinhard Gehlen, chef des services de renseignement sur le Front de l'Est, qui sera recyclé par la CIA, avant de devenir Directeur des services de renseignements allemands.

- Et aussi Amnistie de tous les scientifiques japonais de la sinistre unité 731 spécialisée dans la guerre bactériologique, en échange de l'intégralité des travaux effectués ( sur des cobayes humains il faut le préciser).

- Arthur Rudolph est nommé directeur de projet pour le programme de la fusée Saturne V, celle-là même qui atteindra la Lune en 1969. Pendant la guerre, en tant que chef de la production à Mittelwerk, Rudolph était notamment chargé de fixer le nombre d’heures de travail réalisable par les prisonniers venus du camp de concentration voisin de Dora. Enfin, l’ancien membre de la SS, de la SA et de deux autres groupes nazis, Kurt Debus, devient le premier directeur du Kennedy Space Center à Cap Canaveral. La collaboration des trois hommes permet aux États-Unis de réaliser l’un des accomplissements les plus spectaculaires de son histoire puisque, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la Lune. Un véritable couronnement pour la coopération scientifique entre le parti nazi et l’état-major états-unien. Ces recherches sont centralisées à l’École de médecine aérienne de Randolph Field, au Texas, sous la direction du général Harry Armstrong. Plusieurs scientifiques nazis y travaillent à ses côtés. Le plus éminent d’entre eux est Hubertus Strughold. Celui-ci, après avoir vécu aux États-Unis pendant l’entre-deux-guerres, devient, pendant le conflit, responsable de l’Institut de la Luftwaffe pour la médecine aérienne à Berlin. Un centre de sinistre mémoire : des scientifiques y ont mené des expérimentations particulièrement atroces sur des détenus de camps de concentration afin de vérifier la durée de résistance au gel, à l’absorption d’eau salée et au manque d’oxygène du corps humain en altitude, donné qui manquait avec l'apparition des avions a réactions évoluant en haute altitude.

 La russie le sacrifice médiatique ? :

En effet le rôle décisif de l'URSS dans la victoire des alliés reste flagrant, malgré la médiatisation d'événements plus familiers tel le débarquement en Normandie. L'armé rouge affronte en moyenne deux tiers des forces allemandes, et leurs inflige 80 % des pertes subies entre 1939 et 1945. Mais le coût humain pour l'URSS est terrible, ainsi 21,1 millions ( estimation la plus basse) de soviétiques sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale : (En % par rapport à la population totale d’avant-guerre). Concernant la france il est vrai aussi qu'elle a été libéré par le débarquement allié en normandie, les cimentière anglo-américain est la pour en témoigner, cela toutefois ne doit pas occulter la victoire de l'armé rouge a l'est. Pour ma part je pense que l'effort le plus significatif des alliés ( américains, anglais) fut les bombardements aériens a partir de la mi-43 sur l'allemagne qui entravère l'effort de guerre.
Il faut de plus noter que au moment du débarquement anglo-américains en normandie, sur le front de l'est les russes lancaient l'opération bagration ( certainement la plus puissante offensive terrestre de la guerre) une vaste offensive qui porta un rude coup a l'armée allemande. Cette offensive est totalement ignoré par le public néophyte.

Pertes en hommes durant la seconde guerre mondiale : ( entre parenthèse le % de la population)

URSS : 21,1 millions 10,0 %
Yougoslavie : 1,5 millions 10,0 %
Allemagne : 7 milllions 12,0 %
France : 600 000 1,5 %
Royaume-Uni : 388 000 0,8 %
États-Unis : 300 000 0,2 %

 Quelle souvenir nous reste-il ?

Le souvenir de la victoire de l'armé rouge ( et alliés) sur le troisième reich est assez divers en fonction de la sensibilité des pays, la guerre froide a laissé des traces, tout comme l'occupation soviétique des pays de l'est. L'après-guerre ne permis pas vraiment un examen historique et impartial des événements de cette période, trop souvent ces événements ont été instrumentalisé et utilisé a des fin politiques.

Si du temps de la période communiste l'historiographie soviétique n'était pas toujours un modèle d'objectivité. Coté occidentaux les historiens ne sont pas en reste, nombres d'ouvrages décrivant cette période étaient ( et certain le sont encore) des plus discutable notamment en ce qui concerne le front de l'est. Un certain nombres de témoignage allemands et aussi anglo-saxon n'ont pas été exemplaires.
plusieurs raisons explique cette vision particulière :

  • Il y a eut manipulation pour des raisons politiques ( voir au-dessus), coté américains pendant la guerre froide, et coté russe aussi. Il ne faut pas oublier aussi que en France nombres d'intellectuelle était communiste et que l' impartialité n'a pas toujours été leurs forts.
  • Ils étaient difficile avec les divers témoignages de faire la part des choses entre le vrai et le faux, après la guerre les témoignage de certains généraux allemands n'ont pas toujours été exemplaires, certains ont "chargé" Hitler pendant la bataille de Moscou alors qu'il est claire qu'ils ont leur part de responsabilité dans cette défaite. De plus l'excuse "ils étaient plus nombreux était facile" pour expliquer la défaite, mais comme le reconnaissait après guerre certains ( rares) pilotes allemands ( Heinz Bar) " si ils nous ont battus ce n'est pas seulement plus nombreux c'est aussi qu'ils n'étaient pas si mauvais.
  • Concernant le front de l'est ils étaient difficile d'avoir des sources fiables, recouper les infos russes et allemandes n'était pas aisé avec la guerre froide, l'ouverture des archives en Russie permet toutefois de faire la lumière enfin. ( on y apprend en autre que le PC français a collaboré jusqu'en 1941)
  • Ils y a eut ( et il y a encore) les historiens que l'on peut qualifier de partisan pour des raisons idéologique, pro-communsite ou atlantiste.

A propos de la bataille de Koursk, il y a seulement quelque années, nous en serions toujours à la version soviétique annonçant fièrement que l'armé rouge avait détruit 700 tigre ! des historiens anglo-saxons, dont Alan Bullock, avançaient pour leur part le chiffre de 17 divisions équipées de chars lourds, soit 2000 tigres ( on sait maintenant que seule 147 chars tigres ont été engagé durant cette bataille).

La vision russe et les autres pays ? commentaires américains : nous avons envoyé des hommes sur la lune , nous avons gagnés la seconde guerre mondiale.

Notre victoire, c’est la mémoire! :

L'impact mémoriel de la guerre est comparable chez lesz russes à ce qu'a représenté pour les francais la guerre 1914-1918 ( que l'on a surnommé la der des der). La victoire de stalingrad a été leur verdun, toutes les familles ont été touchées par le conflit. Quantité de monuments témoigne encore de cette évenements a la fois tragique et glorieux.

L’histoire de la Seconde Guerre Mondiale est au coeur de l’en-
seignement scolaire.

Sur le terre-plein inondé de soleil, tout est prêt pour le « meeting ». Des bancs alignés pour les invités d’honneur, vétérans et assortiment de fonctionnaires locaux. Le monument au maréchal Tchouïkov, le général glorieux de la 62e armée qui a tenu le siège de Stalingrad avant de marcher sur Berlin, et dans laquelle ont servi tous les anciens combattants présents aujourd’hui, est flanqué de deux cadets en uniforme et orné de fleurs. Un orchestre militaire répète. Pour ce jubilée – les 65 ans de la Victoire – des lycéens venus de Volgograd, Riazan, Koursk, Odessa, prennent place sous une banderole rouge : « PERSONNE N’EST OUBLIÉ, RIEN N’EST OUBLIÉ ».
Ciment du patriotisme russe, le récit de la guerre aux enfants par les vétérans est un moment incontournable. Une rencontre à fort contenu émotionnel pour que le souvenir se perpétue. S’il y a un élément fédérateur de tous les Russes, sacré et surchargé émotionnellement, c’est bien le sacrifice du peuple entier dans la Seconde Guerre mondiale, ou « Grande Guerre patriotique », et la victoire héroïque de l’URSS sur les nazis. Leur souvenir a été activement entretenu et célébré avec panache pendant 65 ans, et c’est peut-être le seul chapitre de l’histoire du XXe siècle que tout écolier russe connaisse vraiment. Tout le monde en Russie peut entonner une marche militaire ou une chanson patriotique. Chaque ville a sa flamme au soldat inconnu. Et chaque école son lot de manifestations annuelles.

Les discours exaltés se succèdent, ponctués de poèmes lus par les élèves, et conduits par le très emphatique directeur de l’établissement, Boris Mogerman, qui remercie au nom de l’assemblée « ceux sans qui nous ne serions pas là ». En réponse, Edouard Pertsov, bardé de décorations, salue les écoliers et les enseignants : « Vous faites une grande œuvre ! Vous semez la bonne mémoire de notre armée héroïque dans le cœur des jeunes, et élevez de véritables patriotes. À vous les jeunes, nous passons le flambeau. Il est temps pour nous de partir, et pour vous de vivre, guidés par la mémoire et l’amour de la Patrie. »

  Le massacre de Katyn :

Personne ne savait ce qu'il était advenu des officiers polonais faits prisonniers par l'armée rouge en 1939. En avril 1943 les allemands annoncent la découverte dans la forte de katyn a l'ouest de smolensk de charniers contenant plus de 10 000 cadavres. Les uniformes indiquent qu'ils s'agit d'officiers polonais portés disparus.
La culpabilité russe ne fait aucun doute, les vêtements d'hivers et les documents trouvés sur les corps indiquent que le crime a été perpétré à la fin de l'hivers 1940, la région étant alors sous domination soviétique. Les auteurs sont probablement le NKVD, on exhuma 4143 corps mais leurs ombres est estimé à 4800. Ce drame constitue une pomme de discorde encore aujourd'hui entre le gouvernement polonais et russe.

Katyn la réconciliation russo-polonaise :

Vladimir Poutine a déposé une gerbe devant le monument aux morts.

La disparition d’une partie de l’élite dirigeante dans l’accident d’avion du 10 avril 2010 à Smolensk, en Russie, alors qu’elle allait commémorer le massacre de Katyn, et la solidarité dont ont fait preuve les autorités russes posent les bases d’un rapprochement longtemps reporté entre les deux pays. Tout laisse a penser que ce rapprochement est durable , les autorités russes ont rendu accessible via internet toute les infos si longtemps classé, de plus la télévision nationale russe a diffusé en prime time le film Katyn d'Andrzej Wajda, qui doit forcément secouer les consciences russes.

Tout avait commencé a Katyn et tout se termine a katyn, cette évenement tragique offre paradoxalement une occasion unique, bien que traumatisante, pour une vraie réconciliation polono-russe, un peu à l’image du rapprochement franco-allemand entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer.

 

 
 
 
 

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