La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 
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  La coopération franco-russe :

Initié le 30 juin 1966 par le Général De Gaulle, la coopération de la France et de l’Union Soviétique signaient un accord de coopération sur l’exploration pacifique de l’espace.

Depuis la France et la Russie ont toujours entretenu d’étroites et uniques relations dans le domaine spatial. Depuis 1966, la nature de la coopération franco-russe a bien évolué. Les accords de 1966 concernaient surtout la recherche scientifique, ils se sont ensuite étendus à la réalisation de missions spatiales. Puis la coopération franco-soviétique sur les missions habitées s’est ouverte en 1982 avec le vol de Jean-Loup Chrétien à bord de la station Saliout-7. 7 autres missions habitées franco-russes lui ont succédé jusqu’en 2001 et ont permis à 5 spationautes français de rejoindre MIR ou l’ISS à bord du lanceur Soyouz.



Aujourd’hui, les relations spatiales franco-russes se sont enrichies d’une coopération industrielle et commerciale. A l’exemple de la société franco-russe Starsem qui depuis 1996, gère les lancements de Soyouz, de nombreuses nouvelles collaborations entre la France et la Russie ont vu le jour, en particulier dans le domaine des lanceurs et des systèmes de propulsion. C’est entre autres l’arrivée du lanceur russe Soyouz au Centre Spatial Guyanais qui marque les prochaines étapes de cette coopération. Jusqu’alors uniquement lancé de Baïkonour (Kazakhstan) ou de Plesetsk (Russie), Soyouz rejoindra Ariane 5 et pourra décoller de Guyane à partir de 2010.

 

 Soyouz et Vega, les nouvelles retombées du spatial :

Le site d'implantation du pas de tir se trouve au nord du centre spatial Guyanais, à mi-chemin entre le pas de tir d'Ariane 5 (à 10 kilomètres) et le village de Sinnamary (18 kilomètres). Son choix a été dicté par des contraintes géologiques afin de pouvoir creuser l'énorme carneau d'évacuation des gaz dans un sol de granit. Le pad en étant au Nord permettra de tirer vers le Nord sans menacer les habitants de Sinnamary.



Symbole de la coopération spatiale franco-russe le futur pas de tir de sinnamary emprunte la technologie du cosmodrome de baikonour.

Situés à 18 kilomètres du bourg de Sinnamary, le chantier Soyouz fait figure d'attraction sur la base du CSG, le centre spatial guyanais. " l'environnement est différent de baikonour, au Kazakhstan. ( le thermomètre affiche plus de 30°C et l'humidité, un taux maximal) Et il y a la langue : il faut compter avec le temps de traduction. Sinon ce chantier n'a rien d'extraordinaire", relativise Dimitry Baranov dans un français parfait. Cet ingénieur de 39 ans dirige la centaine d'ouvrier et techniciens russes qui équipent le nouveau pas de tir Soyouz.

La délocalisation de Soyouz en Guyane doit beaucoup à la longue coopération spatiale Franco-russe. L'agence spatiale européenne ( ESA) apporte 284 millions d'euros sur un budget globale de 409 millions. En contrepartie, les russes ( l'agence spatiale fédérale Roscmos, les industriels TsSKB Progress, NPO-Lavochkine et KBOM) fournissent leur technologie. " aujourd'hui, la plupart des satellites scientifiques sont lancée ailleurs qu'en Guyane, nous avons besoin d'un lanceur de classe moyenne. Soyouz est le plus fiable du monde", justifie Jean-Yves le Gall, le PDG d'arianespace.

Objectif : fournir une gamme complète de lanceurs a prix très compétitif :

Le centre spatiale guyanais disposera bientôt de trois pas de tir pour une gamme complète de fusées. Ariane 5 sera réservée aux grosses charges, justifiant les 150 millions d'euros pour chaque lancement. Soyouz emportera des satellites moyens, pour un cout de 60 millions d'euros et Vega, la dernière-née, de petits satellites pour la somme de 30 millions d'euros. La délocalisation du lanceur russe s'explique aussi par la position géographie de la Guyane. Proche de l'équateur, le centre spatiale maximise la contribution naturelle de la rotation terrestre à l'énergie requise pour libérer un satellite de l'attraction gravitationnelle. Soyouz pourra décoller de Sinnamary avec une charge utile supérieur de 1 tonne à celle embarquée dans la même fusée a baikonnour.

Objectif 10 à 12 lancements par an après 2010.
"Je voudrais que le premier tir depuis Kourou se déroule en juillet-août 2010 au plus tard, c'est une date assez réaliste, si la partie française fait tout ce qu'il faut. Selon notre calendrier, la partie russe des travaux sera achevée fin juin"

La procédure de lancement :

Le navire MN Colibri transportant deux fusées-porteuses Soyouz-ST et des équipements hautement technologiques est arrivé au centre spatial de Kourou".

 

 

 

La campagne de tir du Soyouz dure un à deux mois. Le lanceur arrivé par bateau de St Petersburg est amené sur le site par remorque spéciale dans le MIK. Les 3 étages de base du lanceur sont préparés et assemblés à l'horizontale comme à Baikonour. La préparation de l'étage supérieur Fregat se fait en parallèle dans le même bâtiment MIK. Un banc d'essai pour le Fregat a été installé. L'étage arrivé par bateau à Kourou est placé au sommet du Soyouz et attend son composite charge utile, préparé dans les bâtiments EPCU du CSG.
Le Soyouz est amené sur le pad allongé sur son transporteur tiré par une locomotive et érigé à la verticale 4 jours avant le jour J. L'étage Frégat suit le lendemain. La RAL, revue d'aptitude au lancement est réalisé la veille du tir et le remplissage en ergols du lanceur commence à H- 4 heures.

 

  Soyouz: à Kourou, les cigares de la victoire

Le décollage de la fusée Soyouz et le lancement des satellites Galileo se sont déroulés avec succès le vendredi 21 octobre 2011 à la base de Kourou en Guyane. Ambiance dans la salle de commandement.

Pour la première fois dans l'histoire spatiale, des satellites ont été envoyés dans l'espace grâce à un lanceur Soyuz depuis la base française de Kourou, en Guyane.

Dans la salle de commandement Jupiter de Kourou, les cigares ont été distribués! Et chacun des ingénieurs en a pris un, qu'il soit homme (ils sont très majoritaires) ou femme. Plus surprenant: qu'il soit fumeur ou non! Tradition oblige. C'est ainsi à chaque fois qu'un lancement de satellites est réussi. Vendredi vers 11h heure locale (16h15 heure de Paris), les deux Galileo se sont détachés de leur moteur et se sont mis en orbite à 23 000 km au dessus de nos têtes. Une fois l'opération réussie, grande émotion dans la salle aux mille écrans, également appelée "fish ball" à cause de l'immense baie vitrée qui sépare l'espace de travail hyper-sophistiqué des spectateurs.

Après la tension, la fébrilité, le soulagement. Les opérationnels se lèvent, se complimentent, s'étreignent. Ils poussent tous un grand ouf de soulagement, visible, répété. Certains versent une larme. Il faut dire qu'au-delà du lancement des Galileo - qui se veut l'équivalent européen du GPS américain - l'enjeu résidait aussi dans la réussite de la coopération franco-russe. Car pour la première fois dans l'histoire spatiale, des satellites ont été envoyés dans l'espace grâce à un lanceur Soyuz ("l'union" en russe) depuis la base française de Kourou, en Guyane. Du jamais vu jusque là et qui a nécessité pas moins d'une dizaine d'années de travail avec des russes quittant leur froid polaire pour la moiteur tropical guyanaise et vice-versa. "Une expérience technique mais surtout humaine", affirme Yannick d'Escatha, le Président du CNES, le Centre National d'Etudes Spatiales.

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Documents du cnes Soyouz en guyane(PDF - 4.8 Mo)

 

La pluie "porte chance" en Russie

Le décollage devait avoir lieu initialement jeudi. Mais il a été annulé au dernier moment en raison d'un clapet défectueux. Une lourde responsabilité reposait donc vendredi sur les équipes de Soyouz. Le premier vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov, présent vendredi, "a mis la pression" sur Valdimir Popovkin, fraîchement nommée à la tête de l'Agence spatiale russe, raconte une source bien informée. Tout s'est finalement bien passé. A 07h30 précises, sur un pas de tir spécialement dédié à Soyouz, au sein de l'immense Centre spatial guyanais, la fusée s'est élancée dans le ciel. Cinq minutes avant, une averse a fait redouter une annulation. "Ivanov m'a pris la main et m'a dit 'ne t'inquiète pas, quand il pleut, en Russie, on dit que ça porte chance'", raconte le ministre français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Laurent Wauquiez. Bien vu. Un gros bruit, une immense lueur et Soyouz a disparu dans l'atmosphère. Les invités VIP ont pu assister à cette première depuis un espace situé à 5,5 km, avant de rejoindre le centre de contrôle. Près de quatre heures plus tard, les satellites étaient activés, le champagne sorti et les cigares fumés ou conservés... en souvenir.

 

 

 
 
 
 
 

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