La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 

  Matriochka :

 

Si le concept d'objets emboités est ancien en Russie, l'art des matriochkas est lui très récent puisqu'il remonte à la fin du XIX° siècle. S'inspirant à la base de figurines japonaises, ce jouet s'est rapidement imposé sur tout le territoire pour devenir un emblème de la Russie. Le terme de matriochka est dérivé du prénom Matriona, très courant dans les campagnes du XX° siècle.
La matriochka, symbole de fertilité, représente une femme campagnarde plutôt robuste en costume traditionnel entourée de sa progéniture. Confectionnées dans un même morceau de bois de tilleul ou de bouleau, afin de pouvoir parfaitement s'emboiter, les poupées sont ensuite peintes à la main selon l'inspiration de l'artiste. Elles sont aujourd’hui pour la plupart d’entre elles toujours fabriquées à Serguïev Possad (ville à proximité de Moscou) dans ce qui à l’époque, à constitué le berceau de naissance des matriochkas.
Aujourd’hui il existe de nombreux style de matriochkas : certaines représentant les dirigeants de l'Union Soviétique, d’autre des jeunes filles avec des bouquets de fleurs, d’autre encore racontent des contes russes, moderne ou humoristique sur les personnages de la vie politique… . La seule limite étant l’imagination des peintres. La plus commune de toute étant sans nul doute la représentation d’une famille russe traditionnelle dont la plus grosse poupée représente une mère vêtue de la traditionnelle Sarafan (la robe rustique et pratique utilisée dans la rude vie des campagnes), parfois complétée d’un châle de laine chaud et protecteur pour se protéger de la rudesse du climat.

Une série de poupées russes contient généralement entre 5 et 10 poupées emboitées les unes dans les autres. Le record étant une série composées de 72 poupées dont la plus grande mesure un mètre de haut.

 

 L'hospitalité Russe :

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Nina guette ses amis par la fenêtre. Elle leur a donné des explications aussi précises que possible. Pourtant, elle se demande si ces parisiens vont réussir à trouver leur chemin dans le labyrinthe du quartier qu'elle habite au sud de Moscou. Il est 14 heures. Depuis ce matin, elle s'active dans sa petite cuisine. Elle a décidé de leur préparer un repas russe digne de ce nom. Rien ne manque, à commencer par les Zakouski ("petites bouchées"); La plupart de ces hors-d'oeuvre ont été préparés par ses soins : champignons marinés, harengs aux aromates, caviar d'aubergine, concombres malossol ("peu salés"), pirojki (petit chaussons fourrés à la viande, au chou…) Suivra une soupe, toujours servie pour le déjeuner. Il existe une pour chaque jour et chaque saison, mais elle a opté pour un borchtch, à base de betterave. Avec les rigueurs hivernales auxquelles les français ne sont pas habitués, ce sera parfait ! Viendra enfin le plat principal : aujourd'hui, kotliéti pa kievski ( blancs de poulet panés).
Les voila qui sonnent à la porte. Oui, ils sont trouvé facilement; non ils ne sont pas trop fatigués d'avoir monté les six étages à pied. Désolée, l'ascenseur est encore en panne…Dans le vestibule, ils enlèvent leurs manteaux et leurs chaussures. Nina donne à chacun une paire de tapki, des chaussons, personne ne garde ses chaussures à la maison en Russie; la poussière l'été, la neige l'hivers, la boue le reste du temps sont cantonnées à l'entrée.
A table ! Entre les plats, et même entre les bouchées, les amis portent des toasts à la vodka : à la rencontre, à l'amitié, au souhait de se revoir, au plaisir d'être ensemble…



Mentalités russes :

En dehors des traits communs, un fossé sépare aujourd'hui encore la Russie rurale de celle des villes. La période de transition qui s'est engagée dévoile deux visages : d'un coté celui d'une Russie plongée dans la démence de l'économie capitaliste; de l'autre celui d'un peuple ancré dans ses traditions, accueillant et bienveillant; La remarque la plus répandue chez les occidentaux est que les russes ne sont pas souriant; Rendre service avec une mine impassible, encore une contradiction qui nous échappe ! Cette réserve héritée de l'époque soviétique personnalité soumise et peur permanente s'explique aussi par le tempérament nordique des russes. Ils vivent, pour la plupart, dans des conditions climatiques sévères aux quelles s'ajoutent les multiples problèmes de la vie quotidienne qui endurcissent le caractères. Même si l'on y regarde de plus près, les mentalités tendent a changer, notamment chez les plus jeunes générations dont l'attitude et le comportement s'apparente de plus en plus à ceux des occidentaux. L'ame russes survivra-t-elle aux nouvelles tentations ?

 

 Le thé en Russie : :

 

Les premières traces du thé en Russie datent de 1567 : deux cosaques - Petrov et Yalychev - le citent comme un merveilleux breuvage chinois et décident d'en faire leur boisson favorite. Il faut cependant attendre la fin du XVIIe siècle pour que le thé devienne une denrée d'importation régulière vers Moscou. Le thé ne fut d'ailleurs longtemps disponible que dans cette ville et resta, pendant presque deux siècles, l'apanage des Moscovites, que, par dérision, les Russes appelaient « les buveurs de thé » ou « les buveurs d'eau chaude ». Ce n'est qu'à partir des années 1850 que la consommation de thé se répandit dans tout l'empire et gagna l'ensemble des couches sociales.

Le thé, en Russie, est indissociable du samovar. Inventé au début du XVIIIe siècle dans l'Oural, cet objet, destiné à préparer le thé, ne s'est vraiment répandu qu'en même temps que la démocratisation du thé. Source de chaleur autour de laquelle se réunit la famille, le samovar est une sorte de grande bouilloire qui permet de maintenir plusieurs litres d'eau à la bonne température pour préparer le thé.

 

 

 

 

Le samovar :

 

Il est constitué d'un foyer, d'un grand récipient évidé en son centre et d'une cheminée. Dans le foyer, un brasier de charbon de bois est préparé et sert à chauffer l'air qui se trouve dans la cheminée qui le surmonte : ce système permet d'amener et de maintenir l'eau à une température constante. La forme du samovar est étudiée de façon à ce que l'on puisse entendre les différents stades de l'ébullition de l'eau : elle commence par « chanter », puis « bruire » et enfin « gronder comme la tempête ». C'est lorsque l'eau bruit, qu'elle est prête. Un robinet, placé sur la paroi extérieure, permet de remplir aisément tasses et théières. La théière, dans laquelle un extrait de thé très concentré est préparé, est posée au-dessus de la cheminée, et est ainsi maintenue au chaud. Pour se servir, chacun verse dans sa tasse un fond de thé, qu'il rallonge d'eau chaude. Pour refroidir la liqueur, il arrive souvent que la tasse elle-même soit vidée dans une soucoupe et que l'on boive le thé directement dans ce deuxième récipient.

 

 

Le thé dans la société russe :

Le thé est très présent dans la société russe et a même donné des expressions idiomatiques courantes : « pourboire » se dit, par exemple, « na tchaï » qui signifie « pour le thé ». Sur le plan social, la réunion autour d'une tasse de thé a revêtu diverses significations : de caractère intime et familial ( dont on peut trouver des descriptions dans toute la littérature russe du XIXe siècle et du début du XXe siècle) à l'origine, cette réunion est devenue par la suite un acte très socialisé dont la dimension mondaine et officielle occultait complètement la chaleur et le bien-être.

En Russie, avec la démocratie, la consommation de café est passée de moins de 50 grammes par an et par personne en 1989, à 750 grammes aujourd'hui. Elle rattrape presque la consommation de thé, stable à un kilo par an et par personne. Selon l'institut de sondages Romir, 69 % des Russes se définissent toutefois encore comme buveurs de thé, contre 30 % de buveurs de café. La Russie est le premier importateur de thé au monde (172.1 milliers de tonnes en 2004, source: Quid) devant la Grande Bretagne et le Pakistan.

La manière :

Les russes boivent leur thé sans lait (parfois avec un peu de crème), mais ils l’agrémentent volontiers d’une rondelle de citron ou d’une lanière de zeste. Ils y ajoutent presque toujours du sucre ou du miel, a moins qu’ils ne préfèrent, a la manière traditionnelle, aspirer le thé a travers un morceau de sucre placé entre les dents. On adoucit aussi parfois le breuvage fumant d’une cuillerée de confiture de fruits.
En automne, les russes aiment laisser infuser dans leur verre de thé, une pomme coupées en petits dés, que l’on déguste ensuite a la cuillère avant de boire le thé. Ou encore, ils ajoutent au thé un trait de vin rouge, de cognac ou de vodka.

Sacrilège :

En Russie, seuls les habitants les plus branchés de la capitale apprécient le « vrai » café en grains. En revanche, le sachet café-sucre-crème Nestlé, conçu spécialement pour le marché russe, fait fureur. Les fanatiques français crient au scandale devant un tel blasphème… ce qui équivaut au choc ressenti par des Russes regardant des Français « préparer du thé » en mettant trois sachets Lipton dans une théière.

 

 

  Le caviar :

Le caviar est indissociable de la vie Moscovite. Et si ce sont les Tsars de Russie qui l'on fait connaître au reste du monde, aujourd'hui il est devenu le symbole absolu du luxe. Derrière ce nom prestigieux se cache en fait des œufs d'esturgeon salés. Ni plus ni moins. L'esturgeon est un poisson qui se trouve pour l'essentiel dans la mer Caspienne et dans la mer Noire ainsi que dans divers fleuves aux estuaires très accessibles comme la Volga et l'Oural. Il existe à ce jour 27 espèces et sous-espèces d'esturgeon connues. Mais seulement 3 fournissent le précieux caviar. On distingue en premier lieu le “Béluga”, un caviar à gros grains d'une couleur allant du gris foncé au gris clair. C'est le caviar le plus gros ( mesurant de 1,5 m à 6 m, pour 100 Kg à 1 000 kg), le plus rare et donc ... le plus cher. Il faut dire qu'il faut environ une quinzaine d'années avant que la femelle ne puisse être en mesure de produire des œufs. Ensuite vient l'”osciètre” (ou ossètre) variant du brun, au doré mesurant de 1,5 à 2 mètres, pour 80 à 150 kg. Enfin le “sévruga” aux grains plus petits et au goût très fin.

Dans le langage courant, les Russes appellent également caviar les œufs de Saumon. Pour le distinguer du vrai caviar, on le nomme “Caviar rouge” alors que le caviar issu d'œufs d'esturgeon est quant à lui appelé “Caviar noir”. Le caviar rouge est beaucoup moins cher que le caviar noir. C'est la raison pour laquelle vous aurez plus de chance de déguster du caviar rouge dans une famille Moscovite. Le caviar noir étant quant à lui presque inaccessible.

 
 
 
 

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