La Russie

Un pays aux milles visages

   
   
 
 

 Les oligarques en Russie et les années 90 :

Petite rétrospective sur les années 90 et la vision de certains évenements ( Extrait chapitre : de Eltsine a Vladimir Poutine, Manière de voir le monde diplomatique) .

Après l'éclatement de l'union soviétique, fin 1991, le président russe Bris Eltsine, entouré d'une équipe libérale conseillée par des experts occidentaux, impulse un passage en force à la logique capitaliste, sans égard pour une population désorientée par la disparition soudaine du système soviétique. Cette " thérapie de choc" conduit la fédération aux limites de l'implosion et un bilan amère : la russie a perdu en 5 ans, 14 républiques, 47% de son PIB et 1,5 millions d'habitants.
Fort de son image d'homme jeune, ( et profitant du régime présidentielle qui accorde des pouvoirs considérable, issu de son prédécesseur) issu du comité de sécurité de l'état (KGB) Vladimir Poutine s'appuie sur l'aspiration de la population à un retour à la stabilité pour faire passer son programme de rétablissement de l'autorité de l'état. Profitant d'une situation exceptionnelle sur le marché des hydrocarbure, il permet un redressement spectaculaire de l'économie et quelques mesures sociales appréciées mêmes si elles n'inversent pas la stratification accentuée de la population assurent l'acceptation par l'opinion d'un net durcissement du régime, mais cette politique fondée sur un discours patriotique mobilisateur, lui vaut les critiques acerbes de l'occident, inquiet de voir resurgir un acteur autonome de plus dans le grand jeu mondiale.

A lire absolument

Nombres de journalistes ont expliqué d'emblée et très simplement la série d'attentats de l'automne 2006 : le Kremlin éliminerait ses opposants. Dés qu'elles se révéla plus compliquée, l'affaire disparut de la "une " des médias. La presse russe russe, elle, continue d'explorer des pistes embrouillées. Des observateurs soulignent certaines coïncidences. L'assassinat de la journaliste Anna Politikovskaia* se produit le 7 octobre 2006, jour de l'anniversaire de M Poutine, et alors qu'il effectue en Allemagne un voyage important pour les relations euro-russes. De même, la mort, le 23 novembre, par empoisonnement, d'Alexandre Litvinenko* ancien agent du service fédéral de sécurité (FSB) et compagnon d'armes de l'oligarques Boris Berezovski coïncide avec le sommet russo européen de Helsinki.

D'autres meutres frapppent au coeur du pouvoir : ceux, le 13 septembre, du vice-président de la banque centrale Alexandre Kozlov, et à la mi-octobre, d'Alexandre Plokihine, directeur à la banque du commerce extérieur ( sa porterait pas la poisse de s'appeler Alexandre en Russie !!). Tous deux jouaient un rôle névralgique dans la stratégie de Poutine, le premier dans la lutte contre le crime organisé, le second pour sa participation dans le secteur de l'aéronautique européenne. Le 24 novembre, le "père des réformes russes", M Egor Gaidar, est victime à Dublin d'un malaise, que lui même inscrit dans cette série.

voir aussi l'excellent blog ----->

 

Andrei Kozlov

Succédant au gouvernement « ultracorrompu » d’Eltsine, la première tâche de Poutine fut de mettre un terme à ce pillage à grande échelle du pays. Il fallait museler la grande mafia en cheville avec les multinationales étrangères. Certains de ces mafieux ont pu être arrêtés, jugés et les transactions en cours bloquées. Ce qui a fait hurler les anglo-saxons au nom du "libéralisme économique" (3), des droits de l’homme et autres indignations "démocratiques"… La réaction allait être brutale. Du "grand ami" de l’après 11 Septembre, Poutine, allait immédiatement devenir l’homme à abattre.
Dans ce nettoyage, toujours en cours, un des plus brillants et des plus efficaces collaborateurs de Poutine, Andrei Kozlov, a été assassiné (4). Il avait retiré les licences d’exploitation à 95 banques russes spécialisées dans le blanchiment de ce pillage. Il était en train de décortiquer les implications des multinationales de l’énergie dans le pillage et les détournements de fonds. Malgré cette guerre souterraine et les opérations de déstabilisation organisées par les occidentaux, avec une campagne de dénigrement à l’échelon international. ( il faut mentionner que la conruption touchait et touche aussi le gouvernement Poutine)

L'ex-vice ministre Anatoli Tchoubais envisage aussi l'éventualité d'un coup de force contre le Kremlin et ses relations avec l'ouest, mettant en cause M Berezoski une hypothèse évoquée par ailleurs(7). A la question : " a qui profite le crime ? ",on ne peut en tout cas répondre : " A Poutine".Pour le spécialiste Italien Giuletto Chiesa, tous ces attentats représentent " une claire tentative de discréditer la Russie, de la placer sur le banc des accusés. C'est utile pour certains cercles en Russie, dans l'union européenne et pour certains membres de l'administration Bush (8).

Evidents dès 1993 ( et l'assaut contre le parlement en Octobre 1993, les troupes loyales au président Eltsine donnent l'assaut à la Maison-Blanche, siège du Parlement russe, à l'aide de chars et de mitrailleuses, mettant fin à l'occupation du bâtiment par les parlementaires jusquau-boutistes opposés au programme de réformes du président Eltsine), les reculs de la démocratie ne sont dénoncés avec virulence que depuis peu. Discret durant les deux guerres de Tchétchénie, l'occident a commencé à donner de la voix…. lors du coup porté en 2003 au groupe pétrolier Ioukos. Ce que la presse ne dit pas , c'est que celui-ci s'apprêtait à fusionner avec Sibneft et préparait avec Exxon-Mobil et Chevron-Texaco l'entré massive des capitaux américains dans les pétroles de Sibérie.
Ce fut le premier pas vers la renationalisation de l'énergie, au détriment de certains intérêts russes et étrangers imbriqués. M Poutine tourna alors manifestement le dos à la voie ultralibérale " à la chilienne"* proposée par son conseiller Andrei Illarinov qui démissionnera fin 2005 en lâchant : " la Russie est devenue un autre pays, ce n'est plus un pays libre", Il ne tardera pas à la comparer à l'Allemagne nazie avant 1939.

Rétropectivement une question se pose pourquoi a-t-on soutenu en 1993 l'imposition de se régime autoritaire contre l'avis meme du parlement ( victoire des démocratie) régime autoritaire qui profite actuellement a poutine qui maintenant est si décriéé alors qu'il ne l'était pas durant les années 90 avec Elstine et les oligarques ? la réponse est simple le régime et les oligarques servaient les intérets occidentaux, la privatisation des ressources énergétique de la russie, l'opération de fusion avec kodorkosquie entre gazprom et est assez représentaive des véritables intention de certains occidentaux ( at-on voulu mettre des personnes corrupu et peu motiver de l'instauration de la démocratie comme en afrique et s'approrié les ressources énergétiques de la russie c'est que confirme ( nouvelle revue de l'histoire) , ce que l'on reproche a poutine n'est pas fondamentalement le manque de démocratie c'est le fait d'avoir nationaliser les ressources énergétiques de la russie et d'avoir instaurer un état souverain certe autocratique mais ou les ressources vont a l'état russie , une hypocrisie de plus !!!

 Brève histoire de l’oligarchie en Russie (1/2) :

 

Saint-Cyrien et officier parachutiste, titulaire d'un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonne, spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Fondateur d'une société de conseil en sûreté des affaires, installé en Russie depuis 10 ans, travaillant également sur l'Ukraine, le Kazakhstan et la Serbie.
  À propos de l'auteur
Source : realpolitiktv

Le mot oligarque symbolise à lui tout seul l’histoire de la Russie de ces vingt dernières années et nous le trouvons utilisé pour désigner tout et n’importe quoi. Ce terme qui, au milieu des années 90, était synonyme de puissance et était ouvertement revendiqué est aujourd’hui récusé par les grandes fortunes de Russie, tant il est lié aux pires heures de l’ère Eltsine.

L’oligarchie a fortement évolué tout au long de la période. Certains oligarques sont tombés dans l’oubli, d’autres ont fui ou sont en prison. Les plus pragmatiques se sont adaptés en renonçant à toute prétention politique, ce qui rend d’autant le terme inadéquat pour les désigner aujourd’hui. C’est Boris Berëzovski, l’éminence grise du Président Eltsine, qui popularise pour la première fois le terme en 1996, lors d’un entretien donné au “Financial Times”. Il qualifie ainsi lui-même les sept banquiers qui ont réuni leurs moyens afin de permettre à Boris Eltsine d’être réélu Président. La misère et l’anarchie dans lesquelles était plongée la Russie, rendait un deuxième mandat peu probable pour ce piètre gestionnaire. Ces sept banquiers prétendaient contrôler plus de 50% de l’économie russe. On les surnomma “semibankirschina”. Ce terme était l’adaptation contemporaine de celui de « Sémiboyarschina », les sept boyards qui trahirent le Tsar et livrèrent Moscou aux envahisseurs polonais en 1610. En 1996, il s’agit pour ces banquiers de sauver les actifs industriels, malhonnêtement privatisés pendant les premières années de l’ère Eltsine, d’un possible retour des communistes au pouvoir.

Après s’être enrichis en détournant les fonds publics, grâce à la complicité d’hommes politiques haut-placés, ces hommes d’affaires se sont ensuite emparés pour des sommes ridicules, de pans entiers du patrimoine industriel russe, notamment dans le secteur des ressources naturelles. En ces temps troubles, pour assurer la sécurité physique du produit de leur prédation, ils s’associèrent avec les mafias qui avaient éclos un peu partout en Russie. Ces mafias constituaient également des entités économiques disposant de liquidités considérable à un moment où celles-ci faisaient justement défaut, et où tout était à vendre. Le plus célèbre de ces mafieux fut Anatoli Bykov, qui prit part à la guerre de l’aluminium.

 

 Brève histoire de l’oligarchie en Russie (1/2) :

Boris Abramovitch Berëzovski, homme d’affaires russo-israélien, est le plus connu de ces oligarques. Sa fortune trouve son origine dans la vente frauduleuse des voitures produites par la société d’Etat AvtoVaz, plus connue en Europe sous le nom de LADA. Il parvient ensuite à se rapprocher de la “famille” Eltsine. Il s’empare alors d’actifs pétroliers et industriels, puis de la gestion de la compagnie Aéroflot, qu’il amène au bord de la faillite.

L’éditeur de la version russe du magazine “Forbes”, le russo-américain Paul Klebnikov, lui consacre un ouvrage très critique, « le parrain du Kremlin ». Sa liberté de parole lui vaut d’être assassiné le 9 juillet 2004 à Moscou. Le soutien ouvert de Paul Klebnikov à la politique de restauration de l’Etat de Vladimir Poutine explique que son assassinat a eu très peu d’écho en France, contrairement à celui d’Anna Politovskaïa deux ans après.

Vladimir Alexandrovitch Goussinski, est également un homme d’affaires russo-israélien. Sa fortune provient de la banque qu’il fonde en 1989, et de son alliance avec le maire de Moscou, Youri Loujkov. Il fonde le premier groupe de médias privé et regroupe ses activités au sein de «Média Most». Il livre à Boris Berëzovski un combat à mort au début des années 90, puis se réconcilie avec lui en 1996, afin de soutenir la candidature d’Eltsine. Il est un membre éminent du congrès juif mondial, et fonde avec Mikhaïl Friedman, le congrès juif russe. La crise de 1998 l’affaiblit durablement.

Vladimir Olegovitch Potanine, dont le poste au ministère du commerce extérieur, lui permet de s’enrichir considérablement et de créer son groupe financier, INTERROS, et sa banque, ONEXIM est un autre oligarque fameux. En 1995, il est le concepteur du système de prêts contre actions, qui permet aux banquiers d’acquérir à peu de frais des pans entiers de l’industrie russe. Pour quelques centaines de millions de dollars prêtés à l’Etat russe à la limite de la banqueroute, les oligarques s’emparent alors d’actifs qui en valent plusieurs milliards. Vladimir Potanine, grâce à ce système, s’empare de Norilsk Nickel.

Mikhaïl Borisovitch Khodorkowski débute sa carrière comme membre influent du Komsomol de Moscou (organisation de jeunesse soviétique où étaient recrutées les futurs cadres du parti communiste). C’est grâce aux fonds de cette organisation et à ses liens avec le parti communiste, qu’il fonde sa banque, la MENATEP. Il s’empare ensuite des actifs de la compagnie Yukos grâce au système prêts contre actions. La privatisation de Yukos est émaillée de nombreux assassinats et se fait au mépris le plus absolu du droit des actionnaires minoritaires, notamment étrangers. Le maire de Neftyougansk, où se trouve le plus gros actif de Yukos, et qui avait entrepris une grève de la faim pour obtenir le paiement des taxes dues à sa ville au bord de la ruine, est assassiné le 26 juin 1998, jour de l’anniversaire de Khodorkowski. Le chef de la sûreté de Yukos, Alexeï Pitchouguine, est toujours en prison pour ce crime. Ceux qui s’apitoient sur le sort de l’oligarque en pensant qu’il paie très cher des opérations financières feraient bien de s’informer sur les crimes de sang de l’ère Khodorkowski. Khodorkowski se lie avec les milieux d’affaires états-uniens et dépense sans compter auprès des agences de communication pour se construire une image positive, abusant les très complaisants médias occidentaux.

Mikhaïl Maratovitch Friedman reste encore aujourd’hui l’un des plus puissants hommes d’affaires russe. Avec son associé Piotr Aven, ministre du commerce extérieur au début des années 90, il fonde le groupe consortium “Alfa”, dont les fleurons sont la banque “Alfa” et la compagnie pétrolière “TNK”.

Vladimir Victorovitch Vinagradov privatise à son profit la banque d’état “Inkombank” en 1993. Il disparaît de la scène politico-économique après la banqueroute de sa banque, lors de la crise de 1998.

Alexander Pavlovitch Smolenski, condamné à l’époque soviétique pour divers trafics refait lui surface en créant la banque “Stolichny”. La privatisation à son profit de la banque d’état AGROPROM, lui permet de fonder “SBS AGRO”, première banque privée et deuxième banque de Russie. En 1998, la banque est emportée par la crise et ruine plusieurs millions de petits épargnants. Il perd alors toute influence politique, même s’il conserve sa fortune.
Ces sept banquiers ne sont pas les seuls hommes riches et influents de l’ère Eltsine, mais ce sont eux les “faiseurs de rois”. Ils ont construit leur fortune sur le triptyque “Tchénovnik” (responsable politique), mafieux, homme d’affaires. On trouve également dans les provinces russes, des oligarques locaux très puissants, ayant construit leur pouvoir sur la même base.

 

 Brève histoire de l’oligarchie en Russie (1/2) :

La crise de 1998 entraîne la disparition de deux des sept banquiers, Vinogradov et Smolenski. Une nouvelle génération apparaît alors sur les ruines de la Russie d’après la crise. Ils ont fait leur fortune dans les années 90 et sont alors au sommet de leur puissance. Ils sont plus jeunes que la première génération, mais ils lui sont très liés.

Les plus célèbres sont Mikhaïl Prokhorov, partenaire de Vladimir Potanine au sein de Norilsk Nickel, Roman Abramovitch lié à Boris Berëzovski, et Oleg Déripaska, homme-lige des frères Mikhaïl et Lev Tchernoï au sein de Russki Alumini. C’est également à cette époque que les hommes d’affaires commencent à prendre leur distance avec les mafieux qui les ont protégés.

Au début des années 2000, les oligarques se trouvent, comme en 1996, face au risque de retour au pouvoir des communistes. Même avec un contrôle quasi complet de la presse russe, les oligarques ont besoin d’un candidat crédible pour défendre leurs intérêts. Ils jettent leur dévolu sur un homme, dont la loyauté pour le Président Eltsine, leur laisse supposer qu’ils le manipuleront aussi facilement que le Président sortant. Porté par sa victoire en Tchétchénie, Vladimir Poutine est ainsi élu Président le 26 mars 2000. Mais pour les oligarques, c’est le début de la fin.

 

 
 
 
 

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