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 Tennis Magazine 2006 :

 - E.

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Avec Mary (Pierce), je me suis montrée patiente. Mais je n'avais jamais vu un break pareil. Je pense qu'elle a tiré avantage de cette pause " "

 - T.M. : Vous avez cessé en fin de saison dernière votre collaboration avec Olga Morozova, votre coach depuis 4 ans. Pour quelles raisons exactement ?
 - ED : Nous avons pensé l'une et l'autre que c'était le bon moment d'arrêter. Qu'avec son expérience et ses conseils, elle avait bien fait progresser mon jeu. Mais il arrive un moment où on a le sentiment de ne plus pouvoir progresser ensemble, qu'il faut passer a autre chose. C'est ce que nous avons décidé toutes les deux. Nous sommes restées bonnes amies et nous avons pris la bonne décision.

 - T.M. : Une situation classique, mais ensuite, au lieu de vous tourner vers un autre coach pour de nouveaux développements de votre jeu vous revenez auprès de votre maman. ça, c'est un peu moins classique...
 - ED : Peut être, mais qui mieux que vos parents, sait ce dont vous avez besoin ? Ma mère est avec moi - bien évidemment (rire)- depuis le début. Elle connaît tout de moi. Elle adore le tennis. Elle aurait voulu jouer elle-même en tant que professionnelle mais cela n'a pas été possible et avec moi, elle a tout fait pour que je devienne une joueuse. Mon plus grand soutient dans le vie, c'est elle.

 - T.M. : Quand vous voyez a quel point certains joueur, et plus encore certaines joueuses, peuvent avoir des problèmes avec leurs parents, vous devez vous estimer très chanceuse ...
 - ED : Oh, oui ! J'ai beaucoup de chance, avec ma famille et d'avoir ma mère avec moi sur le circuit. Je ne pourrais pas faire tout ça sans elle. C'est tellement bon d'avoir quelqu'un à ses cotés, toujours prêt à vous comprendre, et même a vous trouver des excuses quand sa ne va pas . Pour moi, il serait hors de question de voyager sans quelqu'un de ma famille. Mêmes si les relation avec le coach sont parfaites, si son professionnalisme est total, le contact n'est pas de même nature. Nous voyageons 9 mois par an. Les coupures seraient beaucoup trop longues, en tout cas pour ma famille et moi.

 - T.M. : Vous avez même déclaré un jour que vous jouiez pour votre mère ...
 - ED : (rire) C'est vrai que je veux rendre ma mère heureuse. Après tout ce qu'elle a fait pour moi, je serais tellement contente de lui rendre quelque chose. Je me souviens de don bonheur quand j'ai gagné mon premier tournoi à Amélia Island, en 2003. J'était comblé de la voir si radieuse. Ce sont des moments comme ça qui me font dire que je joue pour elle, pour partager ça avec elle.


 - T.M. : Question difficile, sans doute ... Mais que vous conseille votre mère concernant, par exemple, votre service ?
 - ED : Ah ... (rire) Eh bien, figurez-vous qu'elle me dit : n'y pense pas, ton service est bon, et c'est tout. Tout le monde vient me donner un tas de conseils pour mon service. Si je les écoute, je me mets a y penser, je vais essayer un tas de truc, des choses nouvelles et ça devient de plus en plus difficile ... Ma mère, elle me dit : n'y pense pas. Si tu rate, c'est que tu y pense trop. En plus, elle ne veut pas que je m'entraîne beaucoup à servir, pour me préserver l'épaule. En fait, je pense que ma mère a raison. j'ai un geste correct. Je dois l'effectuer en match sans trop y penser.


 - T.M. : Mais vous avez pourtant reçu aussi les conseils de grands spécialistes du service, comme Richard Krajicek et Fred Stolle. Cela vous a-t-il été utile ?
 - ED : Oui, je ne discute pas leurs compétences, mais pour moi, tenir compte de l'avis de uns et des autres, encore une fois, c'est difficile. Le geste de service, c'est très personnel. C'est vous qui devez d'abord trouver la solution.

 - T.M. : S'il vous arrive de faire trop de doubles fautes dans un match, percevez-vous à quel points le public est désolé pour vous, tant cas fautes ruinent ce que vous faites superbement par ailleurs ?
 - ED : Oui, je le sais. Et d'ailleurs, je dois vous dire que je reçois de la part de mes fans, et du monde entier, tous les conseils possibles. Des lettres, des dessins, des extraits de revues de tennis avec des exercices particuliers à effectuer, et même des bandes vidéos, des dvd ...La question de mon service s'est mise à ressembler à un grand jeu international. Il y a même eu à la télé aux états Unis des bandes annonces promotionnelles de tournois de tennis où l'on demande aux joueurs " ce qu'ils pensent du service de Dementieva", incroyable, non (rire).


 - T.M. : Vous parliez tout a l'heure de la profonde motivation que vous aviez à jouer pour votre pays. Attachez-vous une importance comparable à être classée n°1 en Russie ?
 - ED : Numéro 1 au monde, oui. En Russie, non, franchement, ça m'est égal maintenant. je l'ai déjà été. Mon plus grand rêve, oui c'est au niveau mondiale. Je me souviens du jour ou j'ai remplacé Anna Kournikova à la première place en Russie. J'était loin pour disputer une série de tournois, j'étais en train de me reposer dans une chambre d'hôtel quand des journalistes m'ont appelée pour me dire : " grande nouvelle, vous êtes la nouvelle n°1 russe, félicitations. Moi, je leur ai dit, mais c'est la première place mondiale que je veux être, pas autre chose.